Mon tour du Queyras

5 jours de rando solo en autonomie complète dans le Queyras, Août 2017

Premier jour :

Ceillac 1650 - Col des Estrongues 2651 - Saint Véran 2050 (passage à 1850 en bas de St.Véran)

Dénivelés : + 1200, - 600

 

Départ vers 22h Gare d’Austerlitz, arrivée après une petite nuit à Mont-Dauphin, puis bus jusqu’à Ceillac. La navette s’arrête place de la mairie à Ceillac, devant une jolie petite église. Je fais mes dernières courses (kit de survie : saucisson, fromage, pain). Un p’tit café et c’est parti.

Manque de pot je m’aperçois que mon appareil photo ne marche plus ☹. Ce sera donc un récit pauvre en photo (quelques photos prises avec mon téléphone, mais elles ne sont pas super).

Le temps est au beau fixe. La montée au col des Estronques est dure (ou est-ce que c’est parce que c’est le premier jour ?).

À chaque début de rando, je me demande ce que ce qui m’a pris de venir en montagne... Pourquoi ne suis pas allé me promener dans notre belle campagne avec juste quelques vallons pour agrémenter le paysage ?

Je m’accorde une pause déjeuner avant le col, j’ai besoin de repos, et je me dis qu’il y aura trop de vent en haut pour manger tranquillement. J’avais raison, ça souffle trop là-haut pour profiter du paysage. La descente vers Saint-Véran fait du bien… Du moins au début, parce qu’en fait elle est longue, très longue. Arrivée au pied du village il faut grimper 200 m de dénivelé positive pour aller dans le centre, et ces derniers 200 m paraissent très longs (tout sur route). Je me promène dans Saint-Véran que j’avais visité quand j’étais en classe de neige, en CM2.

Beaucoup De magasins de sport, de restos et de gîtes, mais sinon ça n’a pas tellement changé. Après avoir fait le touriste, écumé toutes les boutiques de Saint-Véran à la recherche de quelqu’un qui pourrait éventuellement réparer mon appareil photo, je reprends le GR pour trouver un spot de bivouac. À 30 minutes du village, il y a une clairière avec une fontaine (d’eau potable) et une table de pique-nique ! Je m’installe là, avec la vue sur Saint-Véran.

 

 

Jour 2 :

Saint Véran 2050 - Col de la Chamoussière 1886 - Pic de Caramantran 3025 - refuge d’Agnel 2580 - Col de l’Echassier 2910 - Lac de l’Echassier (+- 2800)

Dénivelés : + 1400, - 600

 

L’endroit était super mais j’ai eu très froid cette nuit-là. J’ai très mal dormi, rêvant de la mer du Nord, d’igloo, et de gîte sans chauffage…

Le thé chaud me fait du bien mais je n’arrive toujours pas à me réchauffer. La montée s’en occupera. Une montée tranquille jusqu’à la Chapelle de Clausis (qui était malheureusement fermée). C’est après que ça se gâte. La montée de la Chapelle de Clausis au col de la Chamoussière est bien crevante. Le col est très large et permet à chacun d’avoir un espace pour pique-niquer sans se marcher dessus. Après mon dèj et une petite sieste bien méritée, j’ai laissé mon sac au col (derrière un rocher) et suis allé au sommet juste un peu plus haut, le pic de Caramantran, à 3025 m. Du col, sans sac j’ai mis un quart d’heure.

Quelle vue ! On est juste en face du Viso et du Pain de sucre. Coup de chance, il n’avait pas il n’y avait pas la fameuse Nebia ce jour-là et on voyait clairement toutes les Alpes italiennes, plus bien sur les Alpes côté français, le Queyras, les Ecrins, jusqu’au Mont-Blanc. J’ai dû rester à peu près une heure là-haut. Les meilleures choses ont une fin donc retour au col et descente jusqu’au refuge d’Agnel. Pause goûter : excellente tarte aux fruits rouges amandes. La serveuse m’a indiqué un spot de bivouac en évitant le col vieux (chemin d’accès au pain de sucre) pour être plus tranquille. Je suis donc monté au col des échassiers (à 2800 et quelques mètres). De là je suis redescendu un peu jusqu’à ce que je trouve un spot sympa. Très sympa même, au bord d’un petit lac qui ne figure même pas sur la carte, à 2600 et quelques mètres avec une super vue sur le lac Foréan en dessous et les écrins au loin.

 

 

Jour 3 :

Lac de l’Echassier 2800 – Camping de La Monta 1640

Dénivelés : - 1160

 

J’ai bien dormi en début de nuit, mais quand le froid s’est installé, c’est comme si mon corps passait la nuit à lutter. Pas très reposant. Du coup le matin j’ai pris mon temps et profité du soleil pour me réchauffer.

Hors sentier, J’ai rejoint tant bien que mal le lac Foréan et le GR 58, et suis descendu jusqu’à l’Echalpe. La descente m’a paru interminable. J’ai mis environ quatre heures (pour 1000 m de dénivelé négatif), en comptant la pause déjeuner. Au parking de l’écharpe, j’ai pris des infos sur les refuges à une petite buvette, qui était en train de fermer. La vendeuse m’a offert une glace, et m’a vendu les mérites du camping de La Monta qui avait un bain suédois. Une glace plus tard, j’étais parti en direction du camping. Je m’y suis installé pour la nuit (pour moins de 6€). J’ai dégusté une bière locale et pris mon repas (ma traditionnelle pizza de rando) dans une yourte, puis je suis allé me réchauffer dans le bain suédois (sorte de grosse marmite avec un feu de bois en dessous) avec un super ciel étoilé au-dessus des sapins.

Ce soir-là je n’avais plus froid :-)

 

 

Jour 4 :

Camping de La Monta 1640 - Crêtes de Gilly 2584 – Abriès 1543

Dénivelés : +950, - 1050

 

La nuit était presque correcte 😊, et en prime la patronne du camping m’a offert le petit dèj’ !

De La Monta, je suis monté aux Crètes de Gilly. J’étais content d’avoir relativement bien dormi parce que les +1000m de la monté se font sentir. Mais alors qu’est-ce que c’est beau ! À la sortie de la forêt non loin des crêtes il y a un magnifique plateau avec la vue sur la vallée et le viso où j’ai où j’aurais volontiers bivouaqué. Mais il n’était même pas midi.

J’ai déjeuné sur les crêtes à l’abri du vent, je suis redescendu vers Abriès. Le chemin passe par une très jolie forêt de mélèzes, et j’étais à l’ombre presque tout le long, ce qui était une très bonne chose ce jour-là. Abriès est une petite ville dans la vallée, et ce n’est pas évident de trouver un spot de bivouac, sauf à se retrouver au bord de la route. J’ai donc choisi l’option refuge, et suis allé au refuge Valloire. A éviter ! Ils ne connaissent pas le sens du mot amabilité, il n’y a aucun contact entre eux et les randonneurs (en même temps, c’est peut-être mieux comme ça 😉). Heureusement l’ambiance entre randonneurs était bonne (comme souvent d’ailleurs).

 

 

Jour 5 :

Abriès 1543 – Col du Malrif 2830 – Fonts de Cervières 2035

Dénivelés : + 1300, - 800

 

Après une petite nuit, je suis allé faire quelques courses (jambon et pain, le kit de survie), et suis parti pour 1300 m de monter jusqu’au col du Malrif. Une montée laborieuse et interminable. La première demi-heure on surplombe la vallée d’Abriès, avant de bifurquer dans un autre vallon, en marchant dans une forêt en pente douce. Les complications arrivent au-dessus de la forêt. Le chemin passe par un vallon très joli, avec une superbe vue, mais qui monte raide pendant deux heures (pour de vrai), jusqu’au lac du Malrif. Pause pique-nique bien méritée au bord du lac.

Après il ne reste qu’une petite heure Pour arriver au col. La vue est très belle, mais je ne suis resté que cinq minutes parce que le tonnerre commençait à gronder. Je suis descendu jusqu’à fonts de Cervières, entre pluie et soleil, le dernier quart d’heure sous une pluie battante. Je me suis réfugié autour d’une bonne bière au refuge (on comprend mieux l’origine des mots en contexte 😉). Il faut bien ça pour se remettre de cette journée éprouvante. J’étais parti pour bivouaquer dans le coin, mais la pluie ne s’arrêtant en pas, j’ai craqué pour la solution 1/2 pension. Contrairement à Abriès, l’ambiance ici était très sympa, et j’avais même un dortoir pour moi tout seul ! J’ai pris une bonne douche chaude, un bon repas, et j’ai passé ma première vraie nuit depuis mon départ ! 😊

 

Jour 6 : C’est la fin.

Mercredi, j’ai pris la décision de ne pas continuer mon tour du Queyras (décision peut être motivée par la montée du matin même). C’est vrai que j’en avais ma claque des dénivelées aussi importantes. Mais physiquement j’aurais pu continuer. C’est plus moralement que ça ne suivait plus. Ce que j’aime à la montagne, c’est cette surprise quand on arrive à un col et qu’on découvre une nouvelle vallée, avec un paysage différent… Là, en cinq jours, je n’ai presque pas eu cette sensation. Du coup c’est comme s’il me manquait la carotte pour me faire avancer. J’avais l’impression de monter / descendre pour suivre un circuit, pas pour moi. L’arrivée au col du Malrif a confirmé ma décision. La vue était belle mais similaire des 2 côtés. Du coup à quoi bon faire tout ça ? Pourquoi en baver autant si c’est pour rester dans le même genre de paysage ? Je sais que tout cela est très subjectif, et je ne critique pas les paysages du Queyras (même si je les trouve un peu austère) mais du coup j’ai décidé de terminer ma semaine de marche dans une autre vallée, direction Névache, dans la vallée de la Clarée.

 

Si un jour je refais ce parcours, je pense que j’essaierais de pousser un peu plus la première journée pour décaler mes étapes et de pas passer mes nuits dans où près des villages, mais plutôt en hauteur. Près de la chapelle de Clausis, c’est magnifique et il y a des très beaux spots de bivouac. Idem en montant vers les crêtes de Gilly, il y a à mi-chemin un plateau herbeux où il ferait bon bivouaquer. Idem près du lac du Malrif.

  

 

Petite anecdote sympa pour quitter le Queyras : comme il n’y a pas de sentier pour aller de fonts de Servières à Briançon, et que je n’avais nullement l’intention de marcher sur la route toute la journée, j’ai quitté le refuge en suivant la route pour faire du stop. Environ 1000 m plus loin je vois des gens dans un hameau et leur demande s’ils savent si quelqu’un descend dans la vallée. On me dit d’aller voir en bas à la traite des vaches. Moi qui adore les vaches et les fermes en général je m’exécute. Bingo ! Il y avait une mère et sa fille qui descendait à Briançon ! En échange de ce service, j’ai aidé à nourrir les chèvres, et à déverser une douzaine de gros bidons de lait dans des cuves pour en faire du fromage ! J’adore !